vendredi 5 juin

français

Un pingouin en cadeau  

 

Paul et Lucien se moquent depuis quelques jours de leur petit frère. Celui-ci s’est en effet mis dans la tête que, pour Noël, il voulait un pingouin. Un vrai pingouin.

— Un pingouin ici, à La Réunion ? T’es complètement siphonné, a ricané Paul.
— Quel crétin, ce gosse, a renchéri Lucien.

Marcel, qui était tout heureux à l’idée de recevoir cet oiseau dont il rêve depuis qu’il a vu La Marche de l’Empereur, est désemparé ; mais il reprend vite son aplomb. Ses grands frères sont jaloux, voilà tout. Il leur tire la langue et leur tourne le dos. Après tout, ce sont des vieux : ils ont au moins… au moins douze ans. Ils prétendent tout savoir mais ne comprennent rien !

La maîtresse ne s’est pas moquée de lui quand il lui a confié son projet. Elle a juste souri et en a profité pour expliquer à la classe la différence entre un pingouin et un manchot.
Elle lui a tout de même fait remarquer que ce n’était pas une très bonne idée :

— Un pingouin, c’est difficile à élever dans un appartement. Il aura du mal à s’adapter. Il risque d’être très malheureux. Il lui faut…

Et elle a parlé de milieu de vie, de température.
Perplexe, Marcel l’a écoutée avec attention, et la nuit suivante, il a fait des rêves… pas agréables du tout.

 

* * *


Il se lève tôt ce matin, passe une laisse au cou de son pingouin et sort dans la rue. Ses copains sont en bas de l’immeuble, avec leurs chiens, et ils regardent Marcel avec envie. Ils l’entourent et commencent à crier :

— Ton pingouin contre mon chien plus dix billes !
— Ton pingouin contre mon chien plus vingt billes !
— Plus cent billes !
— Plus deux cents billes !
— Plus trois cents billes !

Il entend aussi une petite voix qui lui dit tristement :
— J’aime pas cette rue ! J’aime pas ces garçons qui braillent. Il fait chaud, j’veux rentrer…

 

* * *


C’est l’heure du bain. Marcel se déshabille et, serrant son pingouin contre sa poitrine, il se laisse glisser dans l’eau.

— Trop chaud ! Trop chaud ! Trop chaud ! hurle le petit pingouin en se débattant.

Marcel ajoute de l’eau froide, encore de l’eau froide, et finit par aller chercher les bacs de glaçons du réfrigérateur. Le petit pingouin commence à trouver la température de l’eau agréable. Marcel en revanche grelotte !

 

* * *


Il fait très chaud dehors. Marcel emmène son pingouin sur la varangue ensoleillée. Il tend son visage vers le ciel : comme la chaleur des rayons d’or est agréable !
Ce n’est pas l’avis du pingouin qui se ratatine comme une vieille pomme… Vite, vite, Marcel court jusqu’à la cuisine, vide le contenu du réfrigérateur sur le carrelage, place l’animal dans l’appareil et referme la porte. Son cœur bat la chamade…
Il bat encore plus fort quand un remue-ménage venant de l’intérieur lui fait précipitamment rouvrir la porte : le pingouin, qui manque d’air, est en train d’étouffer.

 

* * *


Marcel est désolé. Il a compris qu’il lui faudra renoncer à son beau rêve. Dès l’ouverture du portail de l’école, il se précipite vers sa maîtresse :

— Maîtresse, tu pourras m’aider à écrire une autre lettre pour le Père Noël ?

Il parle, elle écoute. Ce petit bout de chou a bon cœur et ça lui plaît.

— Tu sais, dit-elle, tu as pris la bonne décision. Et je suis sûre que pour te récompenser, le Père Noël t’enverra plein de jolis rêves où tu retrouveras ton protégé !

Et, la veille de Noël :

Il fait nuit et Marcel entend quelqu’un frapper discrètement au carreau de sa chambre. De l’autre côté de la fenêtre, comme suspendu dans la nuit pailletée d’étoiles, le garçon distingue une silhouette familière qu’il identifie sans hésiter : le Père Noël ! C’est le Père Noël en personne ! Il est accompagné d’un renne attelé à un char garni de clochettes tintinnabulantes… Marcel s’installe près du Père Noël et l’attelage monte, monte dans l’air pur. Il survole des villes endormies, des montagnes, des océans… Et soudain :

— Oh !

Marcel n’en croit pas ses yeux : le Père Noël s’est posé sur la banquise au beau milieu d’une colonie de pingouins.
Il les admire, en caresse quelques-uns…
Mais le temps passe vite ; il faut retourner à la maison avant que la famille ne s’éveille.

Le matin du 25 décembre, Marcel a trouvé les cadeaux de sa nouvelle liste, mais aussi un très beau livre sur les animaux des régions polaires. Un pingouin en résine trônait même sur sa table de chevet.

— Ah ah ! C’est ça, ton « vrai pingouin », se sont de nouveau moqués ses frères.

Mais Marcel est resté zen : il sait qu’il a fait le bon choix !

Quant à la visite du Père Noël, il n’en dira rien à personne. Ce sera son secret. Il sait d’ailleurs déjà que cette visite sera suivie de beaucoup d’autres. Le Père Noël lui a promis de revenir le chercher pour lui faire découvrir beaucoup d’autres merveilles…

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au bonheur des bilingues

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mais accessible aux autres avec un peu d’entrainement

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vendredi 29 mai

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votre lecture

une flaque de larmes

J’aimais bien faire le trajet de l’école avec Emma.
Le matin, j’expédiais mon petit-déjeuner pour être au croisement avant elle. Parfois, maman disait : « Eh bien, en voilà une qu’est sacrément pressée d’aller à l’école ! » Alors je haussais les épaules en tournant la tête pour qu’elle me voie pas rougir, puis j’attrapais mon sac et je filais jusqu’au croisement, aussi vite que je pouvais. Au cas où elle arrive avant moi et qu’elle oublie de m’attendre. Même si c’est jamais arrivé.
Au croisement, il y avait un arbre. Je m’y adossais pour reprendre mon souffle. De là, je voyais la route que prenait Emma. Quand elle arrivait, je lui lançais : « Salut M ! ». Emma me répondait : « Ça boume, Howie ? ». Et on faisait ensemble le chemin jusqu’à l’école.

Emma avait lu tous les livres qu’on pouvait trouver par ici. Même ceux que les adultes disaient trop compliqués pour nous. Souvent, sur le trajet, elle me racontait une des centaines d’histoires qu’elle connaissait. Elle était capable d’expliquer tous les mystères de l’univers. Elle aurait pu frimer avec tout son savoir, mais c’était pas son genre. Elle expliquait les choses avec des mots simples, et souvent vous compreniez avant même qu’elle ait terminé.
Emma, c’était le savant le plus cool du monde, et moi, j’étais fière d’être son amie.

Ce jour-là, j’étais encore plus impatiente de la retrouver. Ce que j’avais à lui raconter, c’était incroyable. Je tournais en rond autour de l’arbre. J’arrêtais pas de surveiller la route.
Quand enfin Emma s’est pointée, j’ai bondi vers elle.

— Eh M, faut que je te raconte un truc ! J’ai pas idée de ce que ça peut être. J’en ai pas dormi, cette nuit. Peut-être tu vas croire que je suis folle. Ou que j’ai halluciné. Mais je sais ce que j’ai vu, et…

Elle s’est tournée vers moi et elle m’a dit en riant :

— Oublie pas de respirer, Howie. Ça va être compliqué de me raconter si tu respires pas.

Elle avait raison. J’ai respiré. Et j’ai commencé à lui raconter pendant que nous nous mettions en route.

— Je faisais mes devoirs dans ma chambre. La fenêtre ouverte. Il faisait super beau. À un moment, j’ai entendu comme des pleurs. C’était pas bien fort. Comme quelqu’un qui essaierait qu’on l’entende pas pleurer, mais qui serait trop triste pour s’arrêter. Ça venait de dehors…

J’avais toute l’attention d’Emma. Elle disait pas un mot. Elle hochait la tête et c’est tout.

— Je suis allée à la fenêtre, j’ai écouté attentivement, et là j’ai compris que ça venait de la haie. Je suis sortie, je me suis approchée sans faire de bruit et me suis accroupie pour regarder. Y avait quelque chose dans la haie, pas bien grand. À peine le temps de l’apercevoir, il avait filé sous les branches. Alors je l’ai suivi. À quatre pattes. En rampant, aussi. J’entendais les feuilles qui bougeaient, juste devant moi, et puis toujours les pleurs. Je l’apercevais par moments – petit, trapu, sombre – mais il disparaissait trop vite pour que je le voie bien. « Faut pas avoir peur », je lui ai dit, « je suis pas méchante », mais il continuait de fuir, piégé dans la haie, entre le mur qu’il pouvait pas traverser et le jardin où il osait pas s’aventurer. Au bout, je le savais, il allait se retrouver coincé.

Je me suis interrompue. Le temps de me demander une dernière fois si j’étais bien sûre de ce que j’avais vu, et surtout si j’étais prête à raconter ça à Emma. Elle m’a pas laissé le temps d’y réfléchir bien longtemps.

— Et alors, elle m’a relancée, tu l’as rattrapé ?
— Il s’est retrouvé coincé. Exactement comme j’avais prévu. Entre le mur et la cabane de jardin, au bout de la haie, avec moi qui arrivais derrière lui. Il s’est mis à pleurer encore plus fort. J’entendais ses sanglots comme je rampais vers lui. Ça m’a rendue encore plus curieuse… J’ai continué jusqu’à me retrouver devant lui. J’ai pas eu beaucoup de temps pour le voir, mais je risque pas de l’oublier ! Il était tout petit. Ramassé sur lui-même. Une peau brunâtre, toute plissée, deux fois trop grande pour lui. Et couverte de pustules. Ou de verrues, je sais pas. Un groin morveux, et puis ses yeux, avec des poches dessous et des larmes qui coulaient, comme un robinet resté ouvert. Ce qu’il était moche ! C’est pas possible d’être aussi moche ! Mais pas moche à faire peur, non. Plutôt moche à dégoûter.

Raconter l’histoire, c’était comme être à nouveau dans la haie. Ça m’a fait frissonner.

— Je pourrais jamais l’oublier, c’est sûr. Et puis d’un coup… D’un coup, il a fondu en larmes. Je veux dire vraiment fondu… Il est rien resté de lui, quoi ! Tellement il pleurait qu’à la place y avait plus qu’une flaque d’eau.

Emma et moi on est restées silencieuses.

— Je crois bien que je l’ai tué, j’ai murmuré. De sa façon à lui de mourir, quoi. C’est affreux. Je lui ai tellement fait peur que ça l’a tué.

À leur tour, mes yeux étaient pleins de larmes. J’avais pas envie qu’Emma me voie comme ça, alors j’ai regardé mes pieds.

— T’as pas pris de photo ? elle m’a demandé.
— J’y ai pas pensé, j’ai soupiré. Enfin si, mais trop tard. J’ai juste pris la flaque.

Je la lui ai montrée sur mon téléphone. Elle a froncé les sourcils. Puis elle a agrandi la photo, et pointé quelque chose, et a dit, pensive « Des larmes et des bulles… » Et puis elle a fait une recherche et, me montrant l’écran, a ajouté « C’est ça que tu as vu ? » J’ai pas pu me retenir de crier. C’était juste un dessin, mais c’était exactement ça. Aussi moche qu’en vrai.

— Alors c’est pas une légende… a dit Emma. J’ai lu un livre qui parle d’un tas de créatures imaginaires, du monde entier. Parmi elles, y en a une très timide et très laide, et si triste d’être aussi laide et seule qu’elle pleure tout le temps sur son sort. Il paraît qu’un jour, un chasseur l’a capturée et enfermée dans un sac, mais quand il a ouvert son sac, il y avait rien d’autre dedans que de l’eau. Des larmes et des bulles.

On s’était arrêtées à quelques mètres de l’école. Les autres nous saluaient, mais c’est à peine si on leur répondait.

— Et elle a un nom, cette créature ? j’ai demandé.
— Ouais, a répondu Emma. C’est un squonk.
— Un squonk, j’ai répété. Y avait un squonk dans ma haie, peut-être le seul au monde, et je l’ai tué.
— Non, a souri Emma, tu l’as pas tué. C’est sa façon de s’échapper, pas de mourir. Après, il a dû reprendre sa forme.
— Je préfère ça, j’ai dit, soulagée. En tout cas, c’est une sacrée découverte ! Tu te rends compte ? Il faut qu’on dise aux gens que c’est pas une légende !
— Je crois surtout qu’il faut le laisser en paix, Howie, m’a stoppée Emma. Imagine sa vie, si ça se sait.

J’ai réfléchi. Elle avait raison. Vu comme sont les gens, ils allaient chercher à le capturer. L’enfermer, l’étudier et sûrement le disséquer. C’était mieux de rien dire à personne. Y avait plein de bestioles dans le monde qui existeraient encore si on les avait prises pour des légendes, comme les dodos, ou peut-être même les licornes. Et puis, ça faisait un secret juste à nous deux, et ça me plaisait bien.

— Allez, j’ai dit, ça va bientôt sonner.

Et ensemble on a franchi le portail de l’école.

un peu d’allemand 

 

 

lundi 25 et mardi 26 mai

bonjour à tous pour cette fin du mois de mai 

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lundi-25.05

Mardi-26.05

 

un peu de lecture avec Philibert le dragon 

 

Noah avançait en retenant son souffle. La nuit commençait à tomber et plongeait les champs qui bordaient la route dans l’obscurité. 
C’était la première fois de sa vie que Noah rentrait du collège alors qu’il faisait déjà sombre. La faute à ses parents qui avaient insisté pour qu’il révise son contrôle de maths de demain. 
Pour le moment, Noah ne se préoccupait pas le moins du monde de mathématiques. Il était bien plus attentif aux bruits qu’il entendait partout autour de lui : cris inconnus, chants d’oiseaux nocturnes, sifflement lugubre du vent dans les herbes… 
Noah n’avait jamais été très courageux. Alors l’immense chêne tordu, les branches qui ressemblaient à des griffes, les reflets de la lune dans le ruisseau, le dragon allongé dans les blés, ça lui fichait la frousse. 
Le dragon allongé dans les blés ? 
Noah s’arrêta brusquement, le souffle coupé, avec l’impression qu’on venait de lui remplir l’estomac de glaçons. Il risqua un coup d’œil sur le côté, en direction de l’énorme forme allongée dans le noir. 
Ce fut cet instant que choisit la créature pour bâiller, en dévoilant une impressionnante quantité de dents aiguisées. 
Noah hurla. 
— Non mais oh ! C’est quoi ce toucan ? Les nuisances sonores sont interdites pendant la sieste entre midi et dix-neuf heures, tout le monde le sait ! Si vous recommencez, j’appelle les… Oh, excuse-moi, humain. J’oublie que je ne suis plus chez moi.
— Je… Euh… Pardon… balbutia Noah stupéfait. Et euh… on dit « boucan », pas « toucan ».
Le dragon – plus de doute, c’en était un – posa sur le garçon un regard mauvais et Noah recula d’un pas, puis de deux. Et même d’un troisième, pour faire bonne mesure.
— Oh, ça va ! souffla finalement la bête en faisant jaillir une petite flamme de ses narines, qui illumina ses écailles d’une jolie couleur dorée. Je sais que je fais des fautes. Pas la peine d’en faire toute une passoire, petit humain ! 
Noah ne put retenir un sourire amusé. 
— Pourquoi est-ce que tu souris, toi ? fit le dragon d’une voix suspicieuse. Oh, je me suis encore trompé c’est ça ?
Noah acquiesça.
— Je crois que tu voulais dire « en faire toute une histoire ».
L’agacement de la créature élargit un peu plus le sourire de Noah. Il ne voulait pas se moquer, mais il y avait quelque chose de drôle à corriger les erreurs d’un monstre couvert d’écailles.
— Je n’y arriverai jamais, gémit le dragon. 
— Ce n’est pas si grave…
L’animal ailé renifla, faisant jaillir de ses naseaux une petite flammèche.
— Si, justement, c’est très grave ! Un dragon qui se trompe de mot à toutes les phrases, ce n’est pas très impressionnant. Tu sais, nous, les dragons, nous devons garder les trésors que l’on nous confie. Hélas ! Du fond de ma grotte, je lançais mes terribles tenaces aux voleurs, mais au lieu de fuir à toutes jambes, ils se mettaient à rire. Et quand je suis tressé, je fais encore plus de fautes. On m’a volé tout ce que je devais surveiller et mon roi m’a banni de mon royaume… Je crois que je ne verrai plus jamais mon pays. Tu sais, autour de ma grotte il y avait des forêts gigantesques et des arbres merveilleux, que je survolais parfois quand personne ne rôdait autour de mon trésor. Il y avait aussi des couchers de soleil incroyables et une cruche dont les abeilles produisaient un miel délicieux. Hélas, je crois que plus jamais je ne pourrai voler dans le miel et manger ce ciel.
Il y avait un tel désespoir dans sa voix que Noah ne sut quoi répondre. Mais la bête semblait vouloir alléger son cœur.
— Quel dragon fait rire les gens au lieu de leur faire peur, hein ? Je suis le plus inutile de tous les dragons ! Tous mes compagnons ont des surnoms comme « Le Redoutable », « L’Impitoyable », « Le Sanguinaire »… Mais moi ? Au mieux ce sera Philibert l’Incompétent, voilà ! 
L’ainsi nommé Philibert renifla une seconde fois. Noah lui aurait bien tapoté la patte pour l’apaiser, mais la vue des énormes griffes acérées le retint.
— Moi je te trouve plutôt bien, comme dragon, dit-il à la place. Enfin, je peux pas vraiment comparer… Mais j’ai eu très peur tout à l’heure quand je t’ai vu ! C’est un bon début, non ? Et puis, parfois, on est différent de ce que les gens attendent de nous. C’est pas grave, on fait autrement.
Devant l’air peu convaincu du dragon, il ajouta :
— Tu vois, moi je suis nul en mathématiques, par exemple. Alors je me rattrape sur le français.
Ce fut au tour du dragon de rire :
— Nul en mathématiques ? Comment on peut être nul en mathématiques ? Comment je ferais si je ne pouvais pas compter, additionner, sous terre, multiplier et diviser tout ce qu’il y a dans mon trésor pour vérifier que personne n’a rien volé ?
— Eh bien, sourit Noah, tu vois bien que tu n’es pas incompétent !
Une pensée traversa l’esprit du garçon.
— D’ailleurs, si tu acceptais de me filer un coup de patte pour mon contrôle de demain… Je pourrai peut-être t’aider à convaincre ton roi de t’accepter à nouveau dans ton royaume. En t’écrivant un discours par exemple, et en t’aidant à l’apprendre sans faire de fautes.
Le dragon pencha la tête, intrigué, puis ses babines s’étirèrent en un sourire rempli de crocs.
— Par mes regrettés orchestres, en voilà une bonne idée !
« Tes ancêtres », pensa Noah. « Pas tes orchestres ». Mais Philibert affichait un air si joyeux qu’il n’eut pas envie de corriger son erreur. Au fond, ce n’était pas très grave.
— Dans ce cas, allons chez moi pour travailler, proposa-t-il.
Philibert se leva en s’étirant, joyeux.
Dehors, la nuit avait recouvert les champs d’un grand manteau noir, mais avec Philibert à ses côtés, Noah n’avait plus peur de rien – même plus du contrôle de maths du lendemain.
Sur le trajet qui les conduisait chez lui, Noah se demanda seulement comment il allait expliquer à son père et à sa mère qu’un dragon passerait la soirée chez eux.
Il cessa bien vite de s’inquiéter. S’il se sentait capable de rédiger un discours pour convaincre le roi des dragons de laisser Philibert revenir auprès des siens, il pouvait tout aussi bien convaincre ses parents d’accepter son ami pour la nuit !
Et si vraiment ils refusaient, une petite démonstration des capacités en calcul mental du dragon les ferait sans doute changer d’avis…

de petits exercices pour s’entrainer 

connais tu les personnages de Tintin ?

 

un peu de sciences 

 

l’allemand si tu n’es pas sur duolingo

Sauras tu trouver définir les différentes élections ?